Les maisons de naissance devraient être expérimentées à partir de 2010…
(source : AFP) – 12 août 2009
Je pense régulièrement, neuf ans après, aux conditions de naissance de ma fille, mon premier bébé. A cette époque, future maman totalement inexpérimentée, et qui plus est première de mon entourage familial et amical à pousser la porte d’une maternité, j’ai eu droit à la « totale » : immobilisée sur la table de travail, les quatre fers en l’air, la péridurale qui ralentit les contractions suivie de la perfusion d’ocytocine pour réaccélérer les choses, les forceps, l’épisio multipoints… A part la mise au sein immédiate, on peut dire que j’ai cumulé tous les poncifs du genre. Toute à la joie de découvrir mon enfant, mais pas mal sonnée par tous ces évènements, j’avais tout de même l’impression confuse que j’avais été plus spectatrice qu’actrice dans ce qui aurait du être le plus beau jour de ma vie.
Pour mon second enfant, l’eau avait coulé sous les ponts, j’étais plus sûre de moi, et grâce à mes rencontres et mes lectures, j’étais prête à affronter le corps médical. Tout n’a pas été facile, pourtant, le gynéco estimant que le terme tombant un vendredi, il FALLAIT me déclencher la veille. Ce n’est que grace à une sage-femme compatissante que j’ai pu échapper à la perf’ et me balader le plus longtemps possible dans les couloirs de la clinique. Je n’oublierai jamais le « sans rancune » mi-figue, mi-raisin, lancé par le docteur à sa patiente récalcitrante, après une naissance somme toute classique, mais toujours très encadrée, très dirigée.
Pour mon troisième et dernier enfant, les circonstances ont fait que cette fois encore, je n’ai pas eu mon mot à dire… un transfert chaotique en ambulance de l’hôpital surchargé à la nouvelle clinique flambant neuve, un diabète gestationnel à surveiller de près. Heureusement, grâce à mon statut de multi-maman, on m’a à peu près fichu la paix quant aux positions et techniques d’expulsion, et j’ai pu rentrer chez moi assez vite, dès que la glycémie de mon petit bonhomme s’est trouvée stabilisée.
Mais que de chemin à parcourir, d’obstacles à franchir pour en arriver là. Est-il normal quand on est une jeune maman inexpérimentée de devoir en passer par là ? Je ne le pense pas, et c’est pour cela que je vois d’un très bon œil l’arrivée des maisons de naissance en France en 2010.
Petit rappel, les maisons de naissance, structures de dimension humaine et privilégiant les naissances naturelles, accueillent les femmes enceintes, du début de leur grossesse jusqu’à leur accouchement, sous la responsabilité exclusive des sages-femmes, dès lors que celui-ci se présente comme a priori normal. N’ayant pas vocation à assurer, après l’accouchement, l’hébergement des mamans, celles-ci retournent chez elles immédiatement après avec leur bébé, en l’absence de problème médical, évidemment.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, et contrairement aux autres pays européens, ce type d’établissement n’existe pas encore chez nous. Mais cela va sûrement changer après une phase de test qui débute l’année prochaine. J’ai deux amies suisses ont pu expérimenter dans leur pays ces structures et en sont revenues ravies : des conditions idéales pour accoucher en toute quiétude, à leur rythme, et dans un environnement chaleureux et attentif. Vivement que cela se généralise dans notre pays encore trop « rigide » en matière de naissance !
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