Blog au Naturel

Aluminium dans les laits bio: qu’en disent les fabricants?

Une équipe de chercheurs anglais* a découvert des taux importants d’aluminium, métal toxique pour le corps humain, dans les 15 laits infantiles les plus consommés en Grande Bretagne. Parmi ces laits, des laits certifiés biologiques. * cette étude a été publiée en 2010 et a été relayée le 25 et le 29 janvier dernier dans un documentaire de Valérie Rouvière diffusée sur France 5 « L’aluminium, notre poison quotidien ». Elle a été réalisée par le Professeur Christopher Exley, maitre de conférence en chimie bio-inorganique au centre Birchall, à l’université de Keel en Grande Bretagne.

D’où vient cet aluminium? Donner du lait infantile à mon bébé serait-il dangereux ? Les laits biologiques sont-ils autant concernés que les laits classiques?

Nous avons aussitôt pris contact avec nos fournisseurs pour recueillir leur avis et position sur cette question.

Il ressort de nos recherches et de cette consultation de nos fournisseurs que les laits bio restent sans conteste la meilleure alternative existante si on ne peut (ou si on ne souhaite) pas allaiter. Pourquoi?

1) Absence de résidus de pesticides rappelons le !!

Il faut surveiller le taux d’aluminium c’est vrai mais n’oublions pas les autres substances toxiques absentes des laits bio…

2) Zéro aluminium ajouté

Toutes marques confondues, les laits bio, à la différence des autres laits, sont garantis sans aluminium ajouté sous toutes ses formes (aluminium, substances dérivées de l’aluminium, contenant de l’aluminium…)

Comment en être sûr ? La certification AB vous le garantit car son cahier des charges interdit l’ajout d’aluminium sous toutes ces formes (pur ou dérivé). Tous les laits sont aussi bien évidement garantis conformes aux normes en vigueur.

3) Zéro migration depuis l’emballage

Les laits Babybio, Evernat, Hipp et Prémibio sont garantis sans aluminium en provenance de l’emballage. Les boites utilisées sont soit en fer recouverte d’un vernis alimentaire garanti sans phtalate ni BPA (Babybio, Prémilait et Evernat) donc garanties sans aluminium, soit en aluminium (Hipp) mais garanties Zéro contact ni migration possible avec le lait car là aussi, le métal est recouvert d’un vernis alimentaire. Les sachets utilisés par Holle et Biobim sont de polyéthylène avec un film de polyamide (OPA) aluminisé (en allemand: « aluminiumbedampfte Folie » ou « aluminiumkaschierte Folie »). Cela veut dire que le film de polyamide est recouvert avec une mince couche d’aluminium. Cette couche d’aluminium n’entre pas en contact avec le contenu du sachet. Elle sert à améliorer la conservation du produit et à le protéger contre la lumière et la migration de substances nocives (par exemple, contre la migration de traces d’huiles minérales).

Comment en être sûr ? Les migrations du contenant vers le contenu sont rarissimes dans les produits secs des gammes pour bébé que nous proposons. Elles surviennent surtout (comme pour le BPA) lorsque le contenant est chauffé, endommagé, contient du liquide ou des produits acides. Des tests de migration vérifiant ces affirmations sont par ailleurs effectués régulièrement par Hipp et Holle qui garantissent l’absence de migration d’aluminium dans leur lait. Voir les taux ci-dessous.

(NB : Ce paragraphe a été modifié suite à un commentaire posté plus bas par Frédéric).

4) Surveillance du taux résiduel lié à la présence naturelle d’aluminium sur la terre

L’aluminium trouvé dans les laits bio par l’équipe anglaise s’expliquerait en conséquence par la persistance de résidus naturellement présents dans les matières premières utilisées (l’herbe mangée par la vache, l’eau qu’elle boit?). En effet, l’aluminium est le métal le plus abondant au sein de l’écorce terrestre* et on le retrouve naturellement dans les végétaux. Il peut donc être présent dans notre alimentation (céréales, légumes, thé, cacao…) sans qu’il y ait eu ajout volontaire ou calculé de la part des fabricants. *Quand l’aluminium nous empoisonne , Enquête sur un scandale sanitaire Virginie Belle, Essai (broché). Paru en 09/2010

Reste que ce taux est à surveiller absolument et de la manière la plus précise compte tenu des risques pour nos enfants!

Holle a effectué des tests voici les chiffres qu’ils nous ont communiqué :

D’après Hipp:

les taux trouvés dans le lait n’est pas inquiétant et surtout il est très surveillé. Voici la réponse qu’ils ont communiqué à la journaliste de France 5 lorsqu’elle les a sollicité sur cette question :

« Tous nos ingrédients sont soumis aux contrôles qualité stricts, et ne sont utilisés pour la production que si le taux d’aluminium relevé est considéré comme étant sans danger selon des normes scientifiquement approuvées. Les autorités européennes et internationales (FAO/OMS et EFSA) ont fixé une dose hebdomadaire tolérable à 1mg par kilogramme de poids corporel. Ce qui signifie qu’un nourrisson pesant 6 kg peut sans danger ingérer jusqu’à 6 mg d’aluminium par semaine. En considérant les taux d’aluminium trouvés dans les produits HiPP cités dans l’étude, et en se basant sur les doses journalières de lait recommandées selon l’âge des bébés (telles qu’indiquées sur l’emballage des produits), l’ingestion hebdomadaire s’inscrit bien en-deçà de ces niveaux de sûreté, et ces traces d’aluminium dans les laits infantiles HiPP ne présentent aucun risque pour la santé. Au plus, un bébé ingérera 43% du taux maximum admis, et pourrait par conséquent consommer le double de la quantité habituelle sans courir aucun danger. »

Les autres fabricants ne vérifiaient pas le taux d’aluminium jusqu’à ce jour dans la mesure où ce métal n’entre pas dans la composition de leur produit (ni même pour certains de leur emballage) et qu’il n’y a aucune exigence légale sur cette question. Ils se sont tous engagés à vérifier ce taux dans les plus brefs délais et à intégrer ces tests dans leur cahier des charges qualité.

Par exemple, Evernat nous indique :

« Concernant les laits Evernat, nous n’utilisons pas d’aluminium ni dans la recette, ni dans les emballages. Cet additif est interdit dans les produits biologiques. Comme l’aluminium n’est pas utilisé dans nos produits et qu’il n’y a pas de normes définies sur sa teneur (matières premières), nous ne recherchions pas ce contaminant. Nous allons le rajouter aux analyses déjà effectuées ( plomb et cadmium). »

En savoir plus en 3 questions/réponses…

Quelles sont les normes existantes sur le sujet ?

L’aluminium n’est pas présent naturellement dans notre corps, c’est un produit inutile à la différence des oligo-éléments tels que le fer ou le zinc*. Lorsqu’on retrouve de l’aluminium dans le corps c’est qu’on l’y a amené. Il n’existe à ce jour aucune norme ou taux à ne pas dépasser en ce qui concerne l’alimentation.

Il en existe une pour l’eau par contre de 0.2mg/l.

La seule indication que l’on ait en tant que consommateurs pour nous aider à évaluer les dangers est la dose hebdomadaire tolérable par le corps humain. Cette dose a été fixée par les autorités européennes et internationales (FAO/OMS et EFSA) à 1mg par kilogramme de poids corporel. Cela signifie qu’un adulte pesant 60 kg peut normalement sans danger ingérer jusqu’à 60 mg d’aluminium maximum par semaine. Un nourrisson de 6kg : 6mg. *Quand l’aluminium nous empoisonne , Enquête sur un scandale sanitaire Virginie Belle, Essai (broché). Paru en 09/2010


Quels sont les risques ?

Le sujet est complexe et les études nombreuses. En résumé l’aluminium passe dans le sang et si il est ingéré en trop grande quantité, il ne peut plus être éliminé. Il s’accumule alors dans les tissus dont le cerveau entrainant des troubles neurologiques. Il peut également avoir une action de perturbateur endocrinien lorsqu’il est ajouté dans les cosmétiques.

Que dois-je faire pour préserver mon bébé ?

Le problème est l’accès à l’information et aux quantité d’aluminium que nous ingérons ou que nous faisons ingérer à nos proches. L’aluminium est omniprésent : alimentation, cosmétiques, vaccins, eau du robinet…

Quelles solutions avons nous ?

En ce qui concerne les résidus d’aluminium présent naturellement, une solution pourrait être d’extraire l’aluminium du lait infantile obtenu mais ce n’est pas envisagé à ce jour et nous n’avons aucune idée de comment cela pourrait se faire… Il ne faudrait pas que cette extraction nécessite l’utilisation d’autre substance douteuse ou dégrade la qualité du lait… Nous sommes preneurs de toute information à ce propos si vous en trouvez !

ATTENTION : Ce billet a été rédigé en janvier 2012 il est donc possible que depuis de nouvelles informations ou de nouvelles études soient disponibles sur ce sujet (voir les billets plus récents). Merci de votre compréhension.