Dessin par Eric (ericdessins.unblog.fr)
L’année dernière, une étude réalisée au Canada a fait l’effet d’une bombe dans le monde de la petite enfance. La plupart des biberons en plastique contiendrait du bisphénol A (BPA). Ce composé chimique peu recommandable, présent dans le polycarbonate, est un œstrogène synthétique, responsable de dérèglements hormonaux pouvant aller jusqu’au cancer du sein et de la prostate. C’est en chauffant les biberons (au bain-marie ou au micro-ondes) et en les lavant avec des détergents puissants (produits lave-vaisselle) que les molécules de BPA se libèrent du polycarbonate et se retrouvent dans le lait ingéré par nos bébés.
Face à ce scandale sanitaire, les autorités canadiennes ont interdit la vente de ces biberons en plastique. En Europe, la réaction n’est pas aussi tranchée, malheureusement. En effet, l’autorité européenne de la sécurité des aliments, l’EFSA, estime que « pour atteindre la Dose Journalière Admissible en 2008, un bébé de trois mois nourri au biberon et pesant environ 6 kg devrait boire plus de 4 fois le nombre de biberons habituel à cet âge, chaque jour. » . Ce qui est contredit par le groupe scientifique sur les additifs alimentaires, les arômes, les auxiliaires technologiques et les matériaux en contact avec les aliments, l’AFC, qui a calculé que les nourrissons de 3 à 6 mois nourris au biberon contenant du bisphénol A étaient exposés à une dose 0,013 mg de BPA par kg, ce qui est supérieur à la Dose Journalière Admissible en 2002 (0,01 mg de BPA/kg). Cette Dose Journalière Admissible a été ramenée à 0,05 mg de BPA/kg en 2008… et l’AFC n’a pas tenu compte des biberons chauffés au micro-ondes.
Alors face à tous ces discours aussi divers que déstabilisants, que faire ?
Il me semble que par principe de précaution, la prudence est de mise, surtout qu’il existe des alternatives simples aux biberons avec bisphénol A. Vous pouvez choisir des biberons en verre, dont l’innocuité n’a encore jamais été remise en cause. Certains modèles existent avec des protections externes en caoutchouc ou en silicone, pour éviter la casse ! (Exemple : biberons Weego)
De même, le choix en matière de biberons en plastique sans BPA est désormais vaste. Lisez bien les étiquettes des emballages, la mention « sans BPA » ou « BPA free » vous orientera dans vos choix.
Petite astuce : pour savoir si vos vieux biberons en plastique contiennent ou non du BPA, retournez-les et regardez les indications inscrites près du logo de recyclage. Si vous voyez un « 7 » associé aux lettres PC, c’est que malheureusement, ces biberons contiennent du bisphénol A !
(J’ai vérifié sur les bibs de mon petit dernier, ils ne servent plus depuis longtemps, mais je les ai recyclé en verres doseurs pour ma cuisine. Sans aucune exception, j’ai pu y lire le fameux chiffre 7 et les lettres PC. Allez zou, à la déchetterie !)
Sources :
Étude « Des biberons toxiques au Canada : du bisphénol A se dégage de biberons de plastique polycarbonate de marques populaires ».
La position de l’EFSA sur le Bisphenol A.
Le dossier de Réseau Environnement Santé
+ Pour aller plus loin, vous pouvez signer la pétition pour interdire les biberons et emballages alimentaires contenant du Bisphenol A.