Retour sur HOME, le film évènement
En dehors de toute controverse politique (c’est au CSA de trancher si la diffusion du film vendredi dernier a influencé les votes aux élections européennes) et des polémiques qui brouillent malheureusement le discours de base, j’ai eu envie de revenir sur le film évènement de Yann Arthus-Bertrand. Le battage était tel sur internet et sur les medias traditionnels qu’il faudrait habiter au fond d’une grotte pour ne pas en avoir entendu parler. Diffusion sur youtube, à la télévision, sur écran géant dans la plupart des grandes villes françaises, c’était l’évènement à ne pas rater.
Et je n’y ai pas échappé. Vendredi soir, nous avons couché les enfants (si le sujet les concerne, nous voulions voir les images avant d’éventuellement les leur montrer), et mon mari et moi nous sommes confortablement installés sur le canapé. Ça faisait bien 3 semaines que je n’avais pas passé ma soirée devant la télé, mais dès les premières images à l’écran, je n’ai pas eu la moindre envie d’en bouger.
En effet, j’ai été immédiatement hypnotisée par les sublimes photos aériennes et bercée par la voix chaude et calme du narrateur. J’ai aimé les explications claires du début du film et la modestie de YannArthus-Bertrand (j’ai moins aimé la propension des intervenants à tirer la couverture à soi lors du débat qui a suivi). J’ai été touchée par le constat sans appel des dégâts causés par l’homme. Je n’ai pu qu’être frappée par l’urgence de faire quelque chose pour inverser cette tendance. En à peine 50 ans, l’humanité a gaspillé la plupart des ressources que la Terre a mis 4 milliards d’année à produire.
Ce film, diffusé à une telle échelle ne peut qu’interpeler ceux qui l’ont vu : les citoyens que nous sommes, mais aussi les dirigeants. Avec mon mari, nous avons passé la soirée à commenter et débattre entre nous. Certains peuvent reprocher au film une esthétisation à outrance. Parce que oui, même les décharges vues dans l’objectif du réalisateur sont belles. Mais d’une beauté vénéneuse qui n’en rend le discours que plus percutant.
« Il est trop tard pour être pessimiste ».
Oui, il est trop tard pour se morfondre et se désoler. Et c’est sans doute ce que j’ai le plus aimé dans ce film, qui m’a vraiment émue. Yann Arthus-Bertrand a réussi à dépasser le stade du catastrophisme primaire, son discours est plein d’espoir car les solutions existent, et d’autres peuvent encore être découvertes. Il est trop tard pour baisser les bras. Il est trop tard pour ne rien faire.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Bonjour,
J’ai regardé aussi « Home ». Yann Arthus-Bertrand a fait honneur à ce qu’il est… A savoir, il n’a fait que survoler les choses.
L’urgence est de ralentir la consommation et donc de ne consommer que ce dont nous avons réellement besoin. Jamais il ne parle du pourquoi on produit beaucoup, voir « trop ». Or, ce n’est que le résultat. La cause, c’est notre consommation à outrance.
Mais comment demander aux spectateurs d’être responsable et d’arrêter de consommer quand son sponsor n’est autre que le temple de la consommation, à savoir le Groupe PPR (Pineault Printemps la Redoute).
Aussi, si vous voulez être ACTEUR ce qui est vital aujourd’hui plutôt que simple spectateur, je vous invite à boycotter toutes les marques de ce groupe et leurs concurrents (pas de jaloux).
Voici comment PPR présente son Groupe :
« un portefeuille de marques mondiales
PPR a constitué un portefeuille remarquable d’activités composé de marques et enseignes leaders qui disposent chacune d’un exceptionnel pouvoir d’attraction et d’un potentiel important de croissance.
…
Redcats Group, Fnac, Conforama et CFAO sont, chacun à leur manière, des précurseurs dans leurs domaines et ont bâti des positions de marché incontournables. Ces enseignes se distinguent notamment par l’enrichissement et le renouvellement permanent de leur offre de produits et de services, le déploiement du commerce en ligne, l’innovation dans leurs interactions avec les clients et l’expansion de leurs réseaux.
Avec Gucci Group d’une part et Puma d’autre part, PPR dispose de deux portefeuilles cohérents de marques mondiales, prestigieuses et complémentaires. Gucci Group évolue dans l’univers du Luxe. Ses marques incarnent des valeurs et des traditions d’excellence ; elles restent fidèles à leurs racines et prolongent leur magie et leur réussite dans la modernité ; elles évoquent la qualité ultime et l’exclusivité et proposent des biens prestigieux. Puma vise des marchés Grand Public, plus larges, et une clientèle qui cherche à se reconnaître dans des modes de vie partagés et identitaires (Lifestyle). La marque puise sa légitimité dans son identité, son authenticité, sa technicité et son contenu stylistique ; elle propose des niveaux de gamme et de prix abordables au plus grand nombre.
* Fnac
* Redcats Group
* Conforama
* CFAO
* Puma
* Gucci Group » extrait du site internet.
ON NE PARLE QUE DE PROFIT, DE CROISSANCE, D’ACTIONS EN BOURSE ET DE PARTS DE MARCHE.
Pour finir, je vous laisse méditer sur le mot du président :
« PPR, c’est la puissance d’un groupe mondial alliée à l’agilité d’une start-up »
Il reste selon Yann A-B, 10 ans pour inverser la tendance et éviter le désastre. Avec une telle mentalité, c’est minimum 5 générations qu’il faudra pour avoir un début d’action qui dépasse le mécénat publicitaire afin de se racheter une bonne conscience et drainer plus de consommateurs…
Soyez ACTEUR comme Pierre Rabhi (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Rabhi)
Amicalement,
Pascal
Je pense 1) que l’esthétisme des images a nui aux propos 2) que même s’il est destiné au plus grand nombre, ce film reste assez superficiel et ne nous apprend pas grand chose 3) qu’après le constat (qui ne date pas d’hier), il serait temps de proposer des solutions et de promouvoir REELLEMENT une politique de pression sur les industriels de tout secteurs pour qu’il virent franchement de bord 4) YAB n’avait qu’à prendre des images d’archives plutôt que de sillonner la planète en hélico au frais d’un baron du luxe tout sauf écolo (liste non-exhaustive).